Jeûne, mon journal de bord

J – trois mois environ : je mets de côté l’adresse d’un site avec des conseils pour une cure « détox » à base de jus de légumes et de fruits. Suis tentée. Mais il faut zéro vie sociale pour y arriver. Au moins dix jours devant soi sans « obligations ». Impossible pour le moment.

J – deux mois environ : je tombe par hasard sur une émission sur le jeûne sur la nouvelle chaine « MCS Bien être » de Canal Sat

Je dresse l’oreille, évidemment. A voir….

J – une semaine : Eric m’offre pour Noël un livre intitulé « Les surprenantes vertus du jeûne ». Impec ! Je dévore (c’est paradoxal) en trois jours les deux premiers tiers du bouquin qui explique le pourquoi et le comment. Ma décision est prise. Première semaine de janvier, pas de reportages, pas de réunions, pas d’invitations, pas d’obligations. J’ai une « fenêtre de tir »

Nous sommes invités le dimanche 10 janvier chez des amis. Il faut que j’arrive à caser ma « diète » entre le 1er et le 8. Histoire de remettre la machine en route avant ce déjeuner dominical.

Je vais tenter une semaine. A mon sens intéressant si on veut voir quelques effets. Le bouquin dit que le corps puise dans les graisses en premier et que la masse musculaire fond en second. Ma sœur, pharmacienne, me dit le contraire… Je pencherai plutôt pour la première option, car lorsqu’une femme maigrit, cela se voit tout de suite sur ses seins !

J – 3 : petit déjeuner normal (pain + beurre + fromage) avec tisane. Le bouquin préconise de commencer à réduire les excitants, thé, café… Je réduis mon alimentation dans la journée.

J – 2 : petit déjeuner normal (pain + beurre + fromage) avec tisane. Doucement le midi. Pas de café.

Petites courses au cours desquelles je fais provision de tisanes, pruneaux, graines de lin, comme conseillés dans mon désormais « livre de chevet ».

Le soir, c’est le réveillon. J’essaie de manger le moins possible. En face de moi Eric à qui je n’ai pas encore fait part de mes intentions… Au lit à 2 h 30 du matin.

J -1 : Je suis seule pour le petit déjeuner. Pruneaux trempés + graines de lin trempées également (anticipé la veille au soir). Les pruneaux ça va, mais les graines de lin, même si pas trop « étouffe-chrétien », j’ai du mal… Fade, texture peu agréable.

J’annonce à Eric le programme pour les jours suivants, concernant ma (non) alimentation. Il n’est pas ravi, me dit que je suis sensible à l’hypoglycémie. Il regrette de m’avoir acheté le bouquin… Mais il sait son épouse obstinée…

Déjeuner un peu allégé. Comme d’habitude, un plat unique « version chrononutrition » : viande + pommes de terre + féculents. Je réduis la portion de viande au minimum.

Plus rien de la journée.

Nous marchons une heure trente avec Eric l’après-midi

Pas de goûter, pas de diner. Le soir je cuisine normalement pour les troupes.

Il faut informer les enfants de la lubie de leur mère… Bon ça va, ils prennent effectivement ça pour une lubie : « une passade qui va passer » comme chante Bénabar.

Je dors bien. Mais nuit précédente a été un peu courte. Donc du sommeil à rattraper

Jour J : « Petit » petit déjeuner, quelques pruneaux non trempés cette fois. Tisane

Le matin, repassage, ménage, préparation du repas. Le lapin carottes au four sent super bon. Mais faut savoir que l’on veut.

Sensation de faim et de tiraillement toute la journée, mais c’est supportable.

L’après-midi, un peu de shopping avec Pauline. Pas d’hypoglycémie au volant, pfff !

Nuit correcte.

Je parle du sommeil car le bouquin explique qu’il peut être perturbé.

 

J + 1 : Petit déj, uniquement un bol de Ricoré. Une « petite » erreur. La caféine fait ses effets une demi-heure après l’ingestion. Je tremble très légèrement pendant deux bonnes heures.

Après le déjeuner (je lis dans le salon pendant que le reste de la famille déjeune) Martin me nargue avec la tarte aux quetsches que j’ai faite le matin : « Muuummmm, délicieuse, t’en prends pas une part ?…. »

Pas beaucoup de sensation de faim dans la journée. Tête un peu lourde.

Je marche une heure l’après-midi, seule. Rythme moins soutenu que lorsque je suis avec Eric

17 h, tisane verveine citronnée. Une vraie de vraie, avec des feuilles achetées que je fais infuser. Ce qui ne m’arrive jamais d’habitude. Toujours tisanes en sachet. Plus rapide.

J’attaque la rédaction de mon journal de bord

Nuit correcte. Je me réveille à deux heures du matin, ce qui ne m’arrive jamais, mais me rendort assez facilement

J + 2 : Tisane le matin. Goût bizarre. La perception même de l’eau, du dentifrice, est modifiée. Je dois avoir la bouche pâteuse. Journée calme. C’est la reprise des activités journalistiques. Je trie mes mails, toute la paperasse accumulée. Pas d’effort intense en perspective… Juste une petite actu pour la FA à rédiger, 18-19 h permanence des adjoints.

Sensation de faim tout l’après-midi, davantage que la veille

Dur dur de préparer le repas le soir

Encore ce fumet de lapin-carottes ! Ahhhh

21 h : Trois épaisseurs sur le dos et deux paires de chaussettes devant la télé, avec le feu pas loin. L’hiver n’est sans doute pas la période idéale pour jeûner…

Tisane détox (achetée par Eric !), en sachet. Je deviens flemmarde

Je somnole vers 10 h 15 devant la télé

Au lit mais je bouquine ; Extinction des feux vers 11 h 15

Suis encore réveillée vers 2 h 15 du mat ; Mais je me rendors facilement après l’ inévitable passage aux toilettes. Avec tout ce que je bois !

 

J + 3 : Matin, je change de tisane. Menthe-réglisse. Je perçois davantage le goût tout de même.

Encore une journée tranquille ; je fais le point de toutes mes propositions de sujets pour les semaines à venir. Mails à envoyer aux différents rédacs chef et autres chef de rubrique.

Petites courses en fin de matinée

Mince, pas de riz complet ou au moins semi-complet, dans le Carrefour Contact local. C’est pour la reprise ! J’y songe déjà…

L’après-midi, j’ai la flemme d’aller marcher au moins une heure. Il pluviote et il fait froid… Et comme j’ai froid !

20 h, cours de Pilates. Je préviens la prof, Cathy, que je serais peut être pas au top. Et explique la « situation ». Elle s’inquiète d’une éventuelle hypoglycémie. Je fais toute la séance sans problème. Enfin, j’ai chaud. Je suis en t-shirt. En descendant les escaliers, à la sortie je sens juste mes jambes qui flageolent un peu. En rentrant Eric me dit : « Du moment que ce n’est pas le cerveau qui flageole… »

 

J + 4. Tisane menthe-réglisse  Youpee !

Je mets le chauffage fort. Malgré ça J’ai deux paires de chaussettes et un foulard autour du coût Rédaction d’un article sur les paysans-horlogers de la Vallée de Joux, en Suisse. Aussi nommée la Sibérie vaudoise. Brrr, ça réchauffe pas tout ça

Pour un souci de photos, je tente de joindre Vladimir Latocha, qui a fait une formation en ergonomie à des maraichers (bios en l’occurrence). Bons gestes et bonnes postures. J’ai participé au cours, en novembre, dans une petite salle pas trop chauffée. C’était pas prévu cette participation. Mais la journaliste doit donner de sa personne. Il a fallu se déchausser pour être sur les tapis… J’avais les pieds gelés… à côté de moi les petites maraichères (ça se voit qu’elles mangent beaucoup de légumes et qu’elles travaillent beaucoup car elles ne sont pas grasses… Les hommes aussi d’ailleurs sont tous minces) avaient prévu les grosses chaussettes de laine. Brrrr à nouveau ? J’ai froid rien que d’y penser…

Je prépare le repas de midi pour Martin et Pauline. Ma purée « maison » a vraiment l’air excellente !…

Martin rentre du lycée : « toujours rien ?… »

J’ai la bouche moins pâteuse toute de même, mais la sensation de faim, de tiraillement persiste. Le bouquin disait que ça passait au bout de deux-trois jours…

L’après-midi un peu de shopping avec Pauline. Une paire de baskets et de bottes pour elle. Une paire de boots pour moi. Avec tout ce que j’économise en nourriture !

20 h : cours de cardio-fitness. Au bout de 2-3 mn, je me dis que ça va peut être pas le faire…. Mais je respire à fond à plusieurs reprises et la sensation de mal-être disparait.

Moi qui fait toujours le cours à fond, je me modère… je suis venue pour me réchauffer et bouger un peu. Je fais le reste du cours sans problème.

J + 5 : je pèse la « bête » (à jeûn… bon , ça c’est pour rire) . Moins 3 kilos. Je faisais 58 kg le dimanche matin, nous sommes jeudi et j’en fais un poil moins que 55. Je suis un peu surprise. Je ne pensais pas autant… Le bouquin dit environ 500 g par jour.

Je ne dis rien à Eric qui va encore lever les yeux au ciel…

Dans la journée je sens encore la faim. C’est du pipeau de dire qu’elle disparait au bout de deux-trois jours ! J’attends toujours aussi la sensation d’euphorie, de bien-être décrite par le bouquin dans laquelle je devais être maintenant. Pas le cas…

Je ne me sens pas vraiment fatiguée mais j’ai un peu de mal à me concentrer sur mes articles. J’ai le cerveau un petit peu plus lent tout de même.

Le soir à la permanence à la mairie, Bernard, un autre adjoint, me dit : tu as l’air en forme !

20 h, cours de renforcement musculaire. J’ai rien dit à la prof, Magalie. J’y vais tranquille, papote avec Lolo et Caroline. Magalie nous dit : « Bon ça va là, les filles, c’est cool… Vous voulez pas un café, une tisane ? ». Alors là, je lâche le morceau : nooooon, pas de tisane ! Magalie fait des yeux ronds quand je lui narre mes dernières aventures (non) alimentaires. Un petit débat s’ensuit. Magalie, qui fait des études pour être diététicienne, est absolument contre ce genre de pratique, trop extrême pour elle. Elle me dit : attention à la reprise, tu vas avoir envie de vomir ! ». C’est noté, chef.

 

J + 6 : RV chez mon esthéticienne préférée pour un soin du visage. Andrée est très bavarde mais je ne dis rien, j’ai l’impression de commencer à radoter… Elle me dit : « Vous avez la peau plus nette que d’habitude ». Ah ben quand même un bon point. Je lui dis que j’ai fait une petite cure détox. Pas envie de rentrer dans les détails

Je vais au marché à Yutz, fait provision d’endives, mâche, avocats, carottes, chou-fleur, clémentines. J’ai envie de (re)manger des bons produits frais. Même si c’est déjà le cas avec tout ce que nous donne mes beaux-parents, fruits et légumes du jardins, volailles,..

Je me prépare une petite ration de carottes cuites. Mais je me rends compte que rien ne me fait envie.. Un peu comme lorsqu’on est enceinte et qu’en début de grossesse, beaucoup de choses vous dégoutent. Je mange tranquillement ma petite assiette. Pas envie de vomir

Je bosse sur mes articles, ça va les carottes tiennent en place…

Nous filons à Metz à la sortie de l’école avec Pauline voir la Féérie de glace de Disney. C’est super joli, mais – 6 °. Je vais être moi aussi transformée en statue congelée ! .Je fais les cent pas, remue mes doigts tout engourdis, malgré les gants de laine, pendant que Pauline descend et redescend le toboggan congelé. Lorsque nous sortons, j’ai l’impression d’arriver dans une serre !

Cinq tours de la Grand roue, on file voir Eric à son travail. Ahhh je « vole » un petit chocolat dans leur salle de café.

Le soir pizzas pour Matin et Pauline, poisson pour Eric. Riz semi-complet pour moi. On pratique les régimes dissociés chez les Hallé. Je mange de bon appétit.

 

J + 7 : – 4 kg. Soit 7 % de de mon poids initial.

P’tit déj, quelques pruneaux, deux tartines de beurre demi-sel, un bol de thé. C’est reparti !

Le midi : un petit morceau de steak, une petite ration de pommes de terre rôties, de la mâche, une bonne rasade de haricots verts.

L’après-midi, j’ai rendez-vous avec Vladimir Latocha pour refaire des photos « en situation », cageot de légumes en main. Il m’avait proposé de rester à la séance autour de la méthode Feldenkrais qu’il anime. C’est une méthode pour bien prendre connaissance de son corps, ses muscles, son ossature, ses articulations. Thème de la formation de trois heures, « la force du centre ». Je fais la séance mais je me sens l’estomac un peu ballonné tout de même. Et puis avec les mouvements ça passe. En prime, à la pause, une galette des rois version Sud-Ouest, genre brioche. Ouf, j’ai échappé à la frangipane…

Diner : une crêpe au jambon

 

J + 8 : Petit déj revenu à la « normale »

Déjeuner chez nos amis. Nous sommes quatre couples, et une amie.

Je dois expliquer à nos hôtes pourquoi je ne vais pas boire aucun alcool et manger très peu.

Hou là ! Je me fais « sermonner ». Les réactions sont assez virulentes. Où l’on voit que tout ce qui touche à l’alimentation passionne !

Pascal, médecin, me dit que le jeûne est médicalement proscrit tout en reconnaissant qu’il n’y a pas de risque de faire d’hypoglycémie, sauf en cas de diabète (mais j’imagine que les diabétiques ne se lancent pas dans le jeûne !)

Ils me disent attention aux reins, à la reprise, ton corps va stocker, tu vas reprendre plus, arrête-toi là (c’est fait).

Bon…

Je mange effectivement peu. Et deux heures après la première bouchée, je sens que le petit bol alimentaire a du mal à franchir une étape : entre l’estomac et l’intestin ?… Je ne bronche pas… J’attends que ça passe. Et ça passe…

Nous sortons de table à 17 h 30 !

Le soir : rien, bien sûr….

 

J + 30

J’ai repris 1,5 kg. Mais je fais attention. Je mange peu le soir.

3 réflexions au sujet de « Jeûne, mon journal de bord »

  1. Courage à toi ! Moi je me lance dans un jeûne hydrique d’une semaine qui commence aujourd’hui sans préparation ( du jour au lendemain , je sais pas trop si c’est bien mais bon ).
    fivehealthythings.wordpress.com

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  2. coucou 😉 Merci pour ton article , j’ai commencé un jeûne hydrique d’une semaine hier et savoir ce que tu a pu mangé après cette semaine de jeûne m’aide beaucoup vu que j’ai peur de reprendre du poids même si je pense ne pas en perdre beaucoup. Comme je fais presque 1h30 de sport 3/4 fois semaine je pense manger des purées aussi mais que le midi et en petite quantité , dit moi ce que t’en pense 😉

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    1. Bonjour !

      Il faut effectivemeent recommencer à manger doucement et des choses très digestes.
      La purée, c’est bien !

      Le dimanche,au dejeuner dominical chez des amis, après cette semaine de jeûne, j’ai fait très attention
      Et j’ai cru que le peu que j’avais mangé n’allait pas passer
      (j’ai vraiment senti la nourriture progresser, avec difficulté, dans l’estomac je pense)

      Mais qu’appeles-tu un jeûne hydrique ?

      Tu ne fais que boire , c’est ça ? Eau, tisanes ?
      Comme j’ai fait en fait ?

      Bon courage

      Tu en es où ?

      Dominique

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